L'interruption de l'activité est un risque majeur pour les entreprises suisses

Les interruptions d'activité sont toujours considérées comme la plus grande menace pour les entreprises du monde entier - et sont également la première menace en Suisse.

Risque maximal d'interruption de l'activité : les événements naturels tels que les inondations peuvent paralyser les entreprises pendant de longues périodes. (Image : mb67 - Fotolia.com)

Alors que certains politiciens classent déjà le nouveau président américain Donald Trump comme le principal risque, d'autres le voient dans les prochaines élections en France et en Allemagne, les attaques terroristes en Europe ou Brexit. Le fait est que les incertitudes restent élevées en 2017. Mais plus encore que les risques politiques, les entreprises craignent une interruption de leurs activités qui pourrait leur coûter toute leur existence. C'est le résultat de l'actuel Baromètre des risques 2017 d'Allianz, pour lequel l'assureur industriel Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS) a interrogé plus de 1 200 gestionnaires de risques et experts en assurance de 55 pays du monde entier. En Suisse, l'interruption des activités a remplacé le risque d'une concurrence accrue en tête des principaux risques. "Les entreprises du monde entier et de Suisse se préparent à une année d'incertitude", a déclaré Bruno Spicher, responsable des assurances d'entreprises chez Allianz Suisse. "Des changements juridiques ou politiques difficilement prévisibles ainsi que l'environnement concurrentiel actuel suscitent l'inquiétude des entreprises. En outre, les nouvelles menaces exigent de repenser la gestion des risques".

Le principal risque d'interruption de l'activité

Une tempête avec des inondations massives, un incendie dévastateur, la défaillance d'une machine de production ou une attaque de pirates informatiques - les entreprises sont exposées à un large éventail de risques qui peuvent paralyser toute leur production d'une seconde à l'autre. Selon le Baromètre des risques 2017 d'Allianz, mentionné plus haut, l'interruption d'activité est le plus grand risque d'entreprise au monde. En Suisse aussi, le risque est passé de la deuxième à la première place, et pour cause, comme le fait remarquer Bruno Spicher : "Le paysage des risques pour les entreprises évolue rapidement, notamment en raison de la numérisation et des nouvelles technologies. Et les entreprises sont de plus en plus vulnérables aux perturbations de leurs activités en raison de chaînes d'approvisionnement serrées et d'une production en flux tendu". En outre, la production propre de l'entreprise pourrait être endommagée par des dommages dits rétroactifs si, par exemple, des fournisseurs ou des clients sont touchés par une panne. "Les conséquences d'une interruption d'activité peuvent menacer l'existence d'une entreprise. L'assurance contre les pertes d'exploitation est donc une nécessité absolue pour une entreprise individuelle comme pour une grande société", est convaincu l'expert en assurance. En outre, une analyse complète des risques pour une entreprise est nécessaire au préalable afin de pouvoir tisser un filet de sécurité approprié avec le partenaire assureur.

Les cyber-risques en hausse

Le fait que les interruptions d'activité soient considérées comme un risque majeur est également une conséquence de la numérisation. En effet, les cyberincidents, qui occupent la troisième place dans le classement des risques au niveau mondial et en Suisse, sont passés au deuxième rang en Europe et en Amérique, et ont même atteint la première place au Royaume-Uni et en Allemagne pour la première fois, peuvent également entraîner une interruption de l'activité. L'exposition aux cyber-risques va de pair avec l'évolution technologique vers une économie numérique, dans laquelle les actifs de nombreuses entreprises passent d'un patrimoine initialement tangible à un patrimoine de plus en plus intangible : les données ou la propriété intellectuelle sont ainsi dans le collimateur des cybercriminels. Les cyberincidents vont désormais bien au-delà des attaques de pirates et de l'utilisation abusive de données et mettent les entreprises utilisant des réseaux numériques en danger de deux manières : non seulement elles peuvent elles-mêmes devenir victimes d'attaques de pirates ou de vol de données, mais elles peuvent aussi être touchées indirectement lorsque des infrastructures critiques telles que les télécommunications, l'électricité ou l'eau sont attaquées et paralysées.

La crainte d'un protectionnisme accru

L'évolution des marchés est considérée comme le deuxième risque commercial le plus important en 2017, tant au niveau mondial qu'en Suisse. Dans les secteurs de l'aviation, des services financiers, de la navigation et des transports, l'évolution des marchés est même considérée comme le plus grand risque commercial. Pour pouvoir réagir à temps aux changements juridiques soudains de l'environnement du marché, les entreprises doivent suivre de plus près les plans politiques et leur mise en œuvre et y consacrer davantage de ressources. Selon l'assureur-crédit Euler Hermes, une filiale du groupe Allianz, 600 à 700 nouvelles barrières commerciales ont été introduites chaque année dans le monde depuis 2014. Les entreprises doivent s'attendre à ce que le populisme et le protectionnisme soient encore renforcés par les récents changements politiques (Brexit, président américain Trump) et à ce qu'ils aient un impact négatif sur leurs activités. Les inquiétudes concernant Brexit et la désintégration de la zone euro sont également à l'origine de l'orientation de l'économie suisse vers l'exportation, comme en témoigne la montée de ce risque à la 8e place du classement suisse.

Source et informations complémentaires : www.allianz.ch

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