Low Value Care : les soins excessifs ou inappropriés sous la loupe

Les traitements inutiles ou inappropriés, souvent appelés "Low Value Care", sont considérés comme des facteurs de risque et de coûts évitables dans le système de santé. Une étude de l'Université de Saint-Gall utilisant des données du Groupe Mutuel montre à titre d'exemple, à l'aide de deux tableaux cliniques, comment les patients peuvent être mieux traités tout en réduisant les coûts.

Contre les soins à faible valeur ajoutée : dans le cas des maladies coronariennes stables, un parcours diagnostique optimisé permettrait d'économiser environ 5 millions de CHF par an. (Image : Pixabay.com)

Par soins à faible valeur ajoutée, on entend les prestations qui n'apportent que peu ou pas de bénéfices aux patients, voire qui peuvent leur être préjudiciables. Il en résulte des coûts inutiles et des ressources limitées en matière de santé sont gaspillées ou utilisées de manière inefficace.

Une nouvelle étude examine les effets des soins à faible valeur ajoutée sur deux maladies chroniques

Une nouvelle étude de l'Université de Saint-Gall utilisant des données du Groupe Mutuel examine deux aspects du parcours de soins de deux maladies chroniques très répandues sur Low Value Care. La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) et la maladie coronarienne (MC) ont été choisies à cet effet en raison de leur prévalence et de la grande souffrance des patients.

En 2019, la BPCO était la troisième cause de décès dans le monde. En Suisse, au moins 400 000 personnes souffrent de cette maladie pulmonaire incurable, dont le coût est estimé entre 603 et 847 millions de francs suisses par an. La prise appropriée de médicaments permet de ralentir l'aggravation des symptômes, de stabiliser la qualité de vie et de réduire le risque d'hospitalisation en raison d'une détérioration aiguë de l'état de santé - ce que l'on appelle une exacerbation. En conséquence, l'analyse des données du Groupe Mutuel montre que les patients qui prennent régulièrement des médicaments à longue durée d'action ont un risque réduit d'environ 50% de subir une exacerbation.

Le problème réside notamment dans le fait que les médicaments ne sont pas pris selon les prescriptions, c'est-à-dire par exemple tous les jours. L'étude montre que : Près de la moitié des patients avaient une réserve suffisante de médicaments à domicile moins de 40% du temps. Cela signifie qu'une proportion importante de patients ne prennent pas leurs médicaments conformément à la prescription pendant un certain temps. Cela peut conduire à des exacerbations, qui ont en outre un impact négatif sur les coûts de la santé. L'analyse des données du Groupe Mutuel montre par conséquent que les dépenses de santé des patients BPCO qui ne prennent pas régulièrement leurs médicaments sont en moyenne supérieures d'environ 10 000 CHF par rapport à celles des patients qui prennent régulièrement leurs médicaments.

"Les résultats de cette étude montrent qu'il est temps de développer des applications numériques de santé pour les maladies chroniques. Cela permettrait de mieux garantir des programmes de traitement structurés et optimisés en termes de qualité, qui aident par exemple les patients à prendre leurs médicaments conformément à leur prescription", explique Alexander Geissler, directeur académique et titulaire de la chaire Management dans le secteur de la santé à l'université de St.

Trop de procédures de diagnostic invasives/de coût élevé

La maladie coronarienne est l'une des maladies cardiovasculaires les plus fréquentes et l'une des principales causes de mortalité et d'hospitalisation en Suisse. L'étude met en balance les deux voies diagnostiques du scanner coronaire et de l'angiographie coronaire invasive. Il ressort des directives médicales qu'un scanner coronaire est préférable à une angiographie coronaire invasive pour le premier diagnostic chez de nombreux patients. Le scanner coronaire est non invasif et ne nécessite pas la pose d'un cathéter dans le cœur, ce qui signifie qu'il n'y a pas de risque d'anesthésie, d'infection ou de complication pour le patient. En même temps, il entraîne moins de coûts. L'étude constate que grâce à un parcours diagnostique optimisé, il existe un potentiel d'économie d'environ CHF 5 millions par an pour les assurés du Groupe Mutuel lorsque les patients sont traités en utilisant le diagnostic rentable.

Par cette étude, le Groupe Mutuel souhaite contribuer à l'amélioration de la qualité et de l'efficacité des soins médicaux pour ses assurés : de meilleurs résultats pour moins de coûts et de risques augmentent la valeur pour les patients. "En ce qui concerne la recherche, nous nous concentrons actuellement sur les excès et les erreurs de soins. Il est de plus en plus important d'éliminer les inefficacités existantes dans notre système de santé, car les ressources se raréfient et les soins excessifs et inappropriés sont particulièrement problématiques dans le sens d'une faible valeur ajoutée", explique Daniel Volken, responsable du secrétariat général du Groupe Mutuel.

Source : Groupe Mutuel

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