Une journée de la qualité suisse qui voit loin
Le 13 mai 2025, la traditionnelle Journée de la qualité suisse a eu lieu à Berne. Le slogan était : "Démarrer avec clairvoyance". Cette manifestation, qui a une nouvelle fois attiré de nombreux visiteurs, a en outre marqué le coup d'envoi du 60e anniversaire de la SAQ.

Cette année, la Journée suisse de la qualité ne s'est pas déroulée comme d'habitude au Kursaal de Berne, mais au centre de congrès de BERNEXPO. Organisée par la SAQ Swiss Association for Quality, cette manifestation proposait à nouveau une palette de thèmes variés, portés par le slogan "Démarrer avec clairvoyance". Cette manifestation a marqué le début de l'année du 60e anniversaire de la SAQ. Ce qui a commencé il y a six décennies par le travail de quelques spécialistes de la qualité infatigables s'est développé en une organisation forte dans toute la Suisse, qui a pu entre-temps établir de nouvelles normes pour de nombreux secteurs.
Vision à long terme en matière de gestion d'entreprise et de sécurité
On pouvait presque prendre au pied de la lettre la devise de la conférence en écoutant les explications de Leila Schwab, présidente de Village Élargi. Derrière ce nom se cache une holding née de la diversification de l'entreprise de construction en bois Schwab-System. Entre-temps, des entreprises dans le domaine de la numérisation 3D, du conseil ou même du développement de jeux en font également partie. Leila Schwab a esquissé les possibilités qu'offre un tel "monde élargi" : Projets intersectoriels, meilleure prise en compte des compétences des collaborateurs (les architectes peuvent aussi être des développeurs d'énigmes ou des responsables marketing) et aussi des modèles de temps de travail flexibles. Ainsi, la semaine de quatre jours est établie ou les collaborateurs ont trois "heures de bien-être" par semaine. Les résultats sont là : Une plus grande satisfaction du personnel, plus de temps pour la famille et, enfin, un moyen efficace d'être un employeur attractif.
Dans son exposé suivant, le Dr. Bruno G. Rüttimann d'inspire AG que Lean Six Sigma est tout sauf un "système dépassé". Il a souligné que de nombreuses entreprises ne comprenaient pas correctement le système établi par Toyota dans son intégralité. Beaucoup de choses restent fragmentaires ; il ne suffit pas de se concentrer uniquement sur la prévention du "muda" (terme japonais signifiant "gaspillage"). Il faut plutôt comprendre le Lean comme une production juste à temps basée sur le kaizen. Rüttimann s'en est également pris aux concepts de Smart Factory et d'automatisation ou de numérisation. "Si l'on automatise un système peu performant, on obtient tout simplement un système automatisé peu performant". Dans le contexte de l'évolution technologique fulgurante, il a terminé son exposé en lançant un appel : "Avant d'apprendre à voler, nous devons apprendre à marcher. Car nous rampons encore".
Le thème de la sécurité nécessite également une vision à long terme. L'animatrice Andrea Vetsch s'est entretenue à ce sujet avec Martin von Muralt, délégué de la Confédération et des cantons auprès du Réseau national de sécurité (RNS). Il voit trois grands défis pour la sécurité dans le présent et l'avenir : premièrement, la combinaison du changement climatique avec une situation géopolitique instable et la migration, deuxièmement, la vulnérabilité des infrastructures critiques et troisièmement, la polarisation de la société suite aux bulles d'information. Tout cela suffit à rendre la gestion de crise difficile. En Suisse, sa structure fédérale s'y ajoute. "Les autorités doivent être proches des citoyens et transparentes. Cela crée de la confiance. Car sans confiance, aucune crise ne peut être gérée", explique Martin von Muralt. Le thème de la cybersécurité a également été abordé. La garantie de la cybersécurité n'est pas une question de technique, mais une tâche de direction, selon Martin von Muralt.
Le courage, la durabilité et la médiocrité de l'IA
Marc Hauser, entrepreneur et parachutiste, a fait un exposé captivant sur son aventure avec le Jetstream. Il a raconté les nombreux préparatifs qu'il a effectués pour ce saut, qu'il a finalement réussi depuis un ballon à 7600 m d'altitude. Le fait que le brûleur de la montgolfière se soit temporairement arrêté et que la jugulaire de son casque n'ait pas pu être fermée a rendu la réussite de l'entreprise d'autant plus spectaculaire. Marc Hauser a conseillé au public de se fixer parfois des objectifs plus élevés, car "les objectifs réalistes sont des buts contre leur propre camp".

Un autre talk portait sur le re-manufacturing et l'upcycling de meubles : Davide Mastrodomenico de Girsberger AG a parlé de différents projets sur la manière dont les meubles peuvent être préparés afin d'être réutilisés "comme neufs" et d'avoir ainsi une deuxième vie. Le fait que des chaises soient vendues en Suisse pour 150 millions de francs par an montre que le marché est très important. Si leur qualité est bonne, elles peuvent également être renouvelées. Cela permet d'économiser environ 50 pour cent des coûts par rapport à une nouvelle acquisition, a calculé Mastrodomenico. Mais la discipline reine est l'upcycling. Des meubles de bureau stylés sont parfois créés à partir de poubelles usagées, même équipées de prises électriques. "L'upcycling peut devenir la branche de l'avenir", a déclaré Davide Mastrodomenico en faisant référence à la quantité de mobilier de bureau inutilisé qui traîne dans de nombreuses entreprises.
Patrick Karpiczenko, comédien, producteur de films et professeur d'intelligence artificielle, a clôturé le débat avec des exemples pleins d'humour de ce qui est possible ou non aujourd'hui avec l'IA. Il a montré comment on peut s'accommoder de la médiocrité générée par l'IA et a ainsi souligné que l'homme doit toujours décider quand "assez bien" est vraiment suffisant.
Un univers de qualité varié

D'autres points du programme étaient les Elevator Pitches des entreprises exposantes ainsi que quatre ateliers où, d'une part, les nouvelles voies et les voies éprouvées de la gestion de la qualité ont été thématisées et, d'autre part, le thème de l'"upcycling" a été approfondi à l'aide d'un cas d'entreprise actuel. L'analogie entre l'arbitre et le directeur de la qualité est également passionnante : tous deux doivent faire respecter les règles et parfois aussi montrer le carton rouge, c'est-à-dire prendre des mesures impopulaires. Enfin, l'IA a constitué un autre point fort. En effet, grâce à l'utilisation de l'IA dans les systèmes de gestion, il est possible d'obtenir des gains d'efficacité allant jusqu'à 50 %, comme l'ont démontré des exemples.
La prochaine Journée de la qualité suisse aura lieu le 21 avril 2026 - pour clore le 60e anniversaire de la SAQ.