Polluants dans les bâtiments : il ne faut pas s'en priver

Dans les immeubles de plus de 30 ans, on trouve souvent des substances nocives. Tant qu'aucun travail n'est effectué sur les éléments de construction concernés, il n'y a généralement pas de risque direct pour les utilisateurs du bâtiment. En revanche, si des travaux de transformation ou de rénovation sont prévus, un contrôle préalable des substances nocives est nécessaire - il en va de même avant l'achat d'un bâtiment ancien.

Rénovation de bâtiments anciens : les anciennes colles à ciment, revêtements de sol, enduits et autres peuvent contenir des substances nocives problématiques. (Image : Dirk (Beeki®) Schumacher / Pixabay.com)

On est toujours plus intelligent après coup - ce proverbe s'applique également à certains matériaux de construction qui étaient très appréciés autrefois - quand on ne savait pas encore mieux - mais qui sont aujourd'hui considérés comme des polluants. Sur la liste de ces matériaux, on en trouve quelques-uns qui sont encore utilisés dans de nombreuses maisons anciennes. "En règle générale, on peut partir du principe qu'une bonne moitié des bâtiments construits avant 1990 contiennent des substances nocives délicates", explique Roger Achermann, propriétaire d'Achermann Bau und Sanierung AG à Winterthour. L'entreprise est active dans le domaine de l'assainissement des polluants depuis 1985. L'année 1990 est considérée comme une limite en ce qui concerne les polluants du bâtiment, car c'est à partir de cette date que l'utilisation de l'amiante, particulièrement dangereuse, a été interdite dans notre pays. Outre l'amiante, les polychlorobiphényles (PCB) et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) font partie des matériaux délicats utilisés dans les bâtiments d'habitation. Les PCB se trouvent par exemple dans les masses d'étanchéité des joints sur les façades, dans les peintures pour sols de cave ou dans les surfaces peintes ignifuges. Quant aux HAP, on les trouve dans les produits contenant du goudron, par exemple dans les vieux cartons de toiture ou les peintures au goudron des isolations en liège des fenêtres. L'amiante se trouve par exemple dans les bardeaux de toitures et de façades, comme élément de tuyauterie ou dans les enduits, les colles à base de ciment pour les carreaux de céramique, les tableaux électriques et sur la face inférieure des revêtements de sol synthétiques. "Dans les faits, on peut rencontrer de l'amiante partout dans une maison", explique le spécialiste Achermann. Ces trois polluants ont un point commun : tant que les matériaux qui les contiennent ne sont pas traités ou endommagés, ils ne libèrent généralement pas de substances nocives.

Vérification avant l'achat

En revanche, ils deviennent un sujet de préoccupation lors de travaux de rénovation et de transformation. Et il faut aussi y faire attention lors de l'achat d'une maison de plus de trente ans : Lorsqu'on achète un bâtiment ancien, on prévoit en général de le modifier. Si l'on découvre des substances nocives, cela peut rapidement coûter cher. "Le désamiantage professionnel de dix mètres carrés de carrelage dans une salle de bains, par exemple, coûte rapidement entre 3 000 et 5 000 francs", explique Roger Achermann. Des coûts qu'il faut ensuite payer en plus de la rénovation en tant que nouveau propriétaire. "Lorsque nous conseillons des clients avant l'achat d'un bâtiment ancien, nous recommandons toujours de faire effectuer une analyse professionnelle des polluants du bâtiment", explique Veronika Harder, conseillère en maîtrise d'ouvrage de Zurich/Eglisau et membre du comité de la Chambre des conseillers en maîtrise d'ouvrage indépendants. Selon le nombre d'échantillons à prélever à cet effet, cela coûte rapidement entre cent et mille francs, mais permet de sécuriser le budget et présente éventuellement un autre avantage : s'il n'y a que peu d'acheteurs potentiels pour le bien immobilier, il est également possible d'inclure les coûts attendus pour l'assainissement des substances nocives dans la négociation du prix d'achat.

Polluants : contrôle avant la rénovation

Les personnes qui possèdent un bien immobilier construit avant 1990 sont également concernées par les polluants. Si des travaux de transformation ou de rénovation sont prévus, un contrôle des polluants est également indispensable. Si l'on n'est pas sûr des substances nocives, on joue avec la santé de tous les habitants et celle des ouvriers, car les substances nocives libérées, comme les fibres d'amiante, sont facilement inhalées et peuvent se répandre dans toutes les pièces. Si un permis de construire est nécessaire pour une transformation, l'analyse des polluants est en outre prescrite par les autorités. Si l'on confie les travaux de construction à des professionnels, ceux-ci exigent généralement des analyses préalables pour les immeubles concernés, indépendamment des directives des autorités. "Les entreprises sérieuses n'effectuent pas de travaux dans les bâtiments anciens sans être sûres que toutes les substances nocives ont été éliminées. Car les entrepreneurs sont responsables de la santé de leurs collaborateurs et peuvent aussi être sanctionnés par la SUVA en cas d'infraction", explique Roger Achermann, spécialiste de la décontamination. La recherche des substances nocives ne nécessite pas toujours l'intervention d'un spécialiste. Si l'on souhaite par exemple simplement arracher un vieux revêtement de sol synthétique, on peut effectuer soi-même l'échantillonnage à l'aide de kits d'échantillonnage spéciaux disponibles sur Internet. De plus, les coûts de l'élimination par un professionnel ne doivent pas toujours être aussi élevés que dans l'exemple de la salle de bains mentionné plus haut. Les éléments de construction contenant des substances nocives, qui ne sont fixés que par des vis, peuvent souvent être démontés par un artisan avec les précautions nécessaires et éliminés conformément aux directives en vigueur. La SUVA a également défini les matériaux à utiliser dans des fiches techniques auxquelles les artisans se réfèrent. Et même si, sur la base des résultats des analyses, un assainissement plus important des substances nocives par des spécialistes s'avère nécessaire, le prix en vaut plusieurs fois la peine - car il s'agit en fin de compte de la santé de toutes les personnes concernées.

Informations complémentaires

Informations sur l'amiante auprès de l'Office fédéral de la santé publique : www.abestinfo.ch

Conseil en matière de construction d'immeubles : Chambre des conseillers en maîtrise d'ouvrage indépendants www.kub.ch

(Visité 400 fois, 1 visite aujourd'hui)

Plus d'articles sur le sujet